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Le blog de l'ULAC de Bagnolet

La réunion de 6 associations d'anciens combattants de la ville de Bagnolet (93). ACPG, ANACR, ARAC, FNDIRP, FNACA et UNC.

L'histoire du "Chant des Marais"

"Mais un jour dans notre vie, le printemps refleurira"

Le Chant des Marais a été écrit en juillet-août 1933 par des Allemands internés dans l'un des premiers camps nazis: Börgermoor, situé dans la région marécageuse de l'Emsland, près d'Osnabrück.

Selon une coutume militaire, leurs gardiens exigeaient qu'ils chantent, notamment sur le chemin menant au marais qu'ils devaient assécher.

Dans cette communauté de misère soudée par une forte cohésion, germa l'idée de créer un chant qui serait celui des bagnards du marais, pelletant et piochant sous la contrainte, tout en continuant à espérer...
Hans Esser et Wolfgang Langhoff en écrivirent les paroles et Rudy Goguel la musique. Ils l'apprirent à d'autres internés qui l'interprétèrent un jour devant les quelques 1000 prisonniers du camp, qui en reprirent le refrain...

 Le Börgermoorlied ou Moorsoldatenlied (chant de Börgermoor ou chant des soldats du marais) fut immédiatement interdit. Mais, au gré des transferts vers d'autres camps, des libérations d'internés allemands qui le firent connaître, le Chant des Marais, sous différentes versions, se propagea de Madrid à Prague, de Moscou à Paris, où la Chorale Populaire l'inscrivit à son répertoire dès 1937.

Le chant allait cheminer de camp en camp pendant près de douze ans, inspirant d'autres chants de déportation jusqu'à la chute du nazisme en 1945.

Chant de détresse et pourtant de lutte et de résistance, de dignité et aussi d'espérance, il deviendra après la guerre l'hymne de la Déportation, interprété jusqu'à aujourd'hui dans toutes les manifestations du souvenir.

Le Chant des Marais
1
Loin dans l'infini s'étendent
Les grands prés marécageux.
Pas un seul oiseau ne chante
Dans les arbres secx et creux.

(Refrain)
O terre de détresse

Où nous devons sans cesse
Piocher, piocher (bis)

2
Dans ce camp morne et sauvage
Entouré de murs de fer
Il nous semble vivre en cage,
Au milieu d'un grand désert.
3

Bruits de chaines, bruits des armes
Sentinelles jour et nuit,
Des cris, des pleurs et des larmes,
La mort pour celui qui fuit.
4
Mais un jour, dans notre vie,
Le printemps refleurira.
Lobre, alors ô ma Patrie,
Je dirai: tu es à moi !

(Refrain)
O terre d'allégresse
Où nous pourrons sans cesse
Aimer, aimer !

L'Histoire complète de ce chant, dont est extrait une partie du texte ci-dessus, est consultable sur le site de la Fédération Nationale des Déportés, Internés, Résistants et Patriotes (F.N.D.I.R.P.). 
Une information méticuleusement narrée et documentée sur l'ensemble des camps  d'internement et d'extermination nazis, a été  mise en ligne par cette association.
http://www.fndirp.asso.fr

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M
c'est beau et émouvant
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L
courageux bien que ce soit des communistes
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M
Il n'y avait pas que des communistes
M
remarquable
Répondre
M
remarquable
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