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Le blog de l'ULAC de Bagnolet

La réunion de 6 associations d'anciens combattants de la ville de Bagnolet (93). ACPG, ANACR, ARAC, FNDIRP, FNACA et UNC.

Quand l'épiscopat français mit crosse en l'air



Le 26 août 1944, de Gaulle assiste au Te Deum chanté en la cathédrale Notre-Dame de Paris. Il y a un absent de marque: le cardinal-archevêque de la capitale, Mgr Suhard. Ses chanoines, sous la pression du R.P. Bruckberger, lui ont demandé de rester dans ses appartements. Certains ont encore en mémoire, en effet, l'homélie plutôt fâcheuse qu'il prononça, quelques semaines plus tôt, lors des obsèques officielles de Philippe Henriot,  -secrétaire d'Etat à l'Information du gouvernement du maréchal Pétain-   et ultracollabo, exécuté par la Résistance.

Dans l'épiscopat, on redoute les conséquences de la Libération. Les évêques n'ont pas marchandé leur soutien au régime de Vichy qui rétablit les subventions aux écoles catholiques et dénonça les << instituteurs sans Dieu >>. Certes, lors des rafles antijuives de l'été 1942, des prélats courageux, tels Théas, Salièges et Rémond, ont vigoureusement protesté et des juifs ont trouvé asile dans des couvents et des monastères. Mais d'autres évêques ont multiplié les déclarations d'allégence à Pétain quand ce ne fut pas carrément à Hitler, tel Mgr Mayol de Luppé, engagé dans les rangs de la L.V.F. (Légion des Volontaires Français contre le bolchévisme).

L'Eglise française n'aura pas trop à souffrir de son attitude plutôt complaisante à l'égard du gouvernement de l'Etat Français, grâce à deux intermédiaires de poids et de talent: à Rome d'abord, Mgr Tisserant, membre du Sacré Collège, qui n'avait jamais caché sa sympathie pour la France Libre... De Gaulle lui saura gré de son attitude. A Paris ensuite; arrivé en janvier 1945, comme nonce apostolique, Mgr Roncalli, le futur pape Jean XXIII, procéda avec doigté à des mutations et des mises à la retraite opportunes.

Dieu étant toujours du côté des vainqueurs, ses serviteurs ne pouvaient faire moins, tout comme certains écrivains catholiques, tel Paul Claudel, auteur d' une Ode au Maréchal, puis d'une Ode au Général.

P.G.
Les lourds secrets de la Libération de la France / 06-04

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