14 Mai 2009
L'Anniversaire d'une victoire pendant la Guerre froide...
C'est dans la nuit du 11 au 12 mai 1949 que prit fin, au bout de presque une année, le blocus de Berlin établi par les forces soviétiques. La tentative
de Staline pour chasser les occidentaux de la ville en l'isolant et en l'affamant s'était soldée par un échec. Il s'agit là d'un évènement exemplaire, dont on ne parle que trop peu.
En 1948, trois ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Staline rêvait toujours d'imposer la domination soviétique en Europe occidentale. Asservir Berlin eut été pour lui une démonstration
et une avancée significative. Fort heureusement pour l'Europe et l'ensemble du monde libre, les Alliés occidentaux relevèrent le défi et firent triompher leur refus de subir, en donnant en même
temps au bloc communiste, un net avertissement de leur détermination de préserver la liberté et l'indépendance des Etats de l'Europe de l'Ouest.
Dès le début de 1948, les Soviétiques avaient fait monter la tension avec les Alliés occidentaux (Américains, Britanniques et Français) et progressivement avaient coupé les voies d'accès entre
l'Allemagne de l'Ouest et Berlin, qu'elles soient routières ou ferrovières. Le 24 juin 1948, le blocus fut total.
Alors, le commandant des forces américaines en Allemagne, le général Lucius D. Clay, décida la mise en oeuvre d'un pont aérien, seul moyen de ravitailler la population et les forces alliées de
Berlin-Ouest. Les Américains et les Britanniques assurèrent l'essentiel de cette opération (il faut souligner que des pilotes australiens, canadiens, sud-africains et néo-zélandais y
participèrent également).
Le tonnage transporté durant cet épisode de la Guerre froide fut de l'ordre de 2,2 millions de tonnes, ce qui nécessita 280 000 vols, les avions se succédant sur les aéroports toutes les 90
secondes. Les Soviétiques créèrent de nombreux incidents, n'hésitant pas à essayer d'aveugler les pilotes à l'aide de puissants projecteurs, à créer des interférences radio et même à ouvrir le
feu. Néanmoins, les forces alliées remplirent la mission.
Cette opération coûta la vie à 74 personnels navigants des armées américaines et britanniques. Mais l'exploit des forces aériennes alliées ne put être un succès que parce que les deux millions de
Berlinois ont su accepter de souffrir, d'avoir faim et froid et d'être privé d'électricité, plutôt que de renoncer à leur liberté. La volonté des Berlinois de refuser l'asservissement a eu
raison, avec l'aide et le courage des Alliés, de la pression hégémonique des Soviétiques déjà établie dans l'Europe de l'Est.
Une fois de plus, c'est la volonté de défense qui a préservé la liberté. Aujourd'hui, rappelons et méditons cet exemple: sans esprit de défense, sans volonté de résistance de son peuple, il
n'est pas de pays libre !
Patrick Fichet
Délégué à la Mémoire et aux Anciens Combattants de l'UNOR
Voici un document vidéo résumant les 11 mois du blocus de Berlin. C'est également un hommage aux
aviateurs intrépides qui, au péril de leur vie, ont participé au pont aérien.